La reprise des hôtels Sofitel de Bora Bora par le groupe Royal annulée par le tribunalTemps de lecture 3 min

Le parquet a fait appel de la décision.

Sofitel Bora Bora Marara Beach Resort

À la fin d’avril, le groupe Royal, dirigé par Christina Teihotaata, fille de Dominique Auroy, a été choisi par le tribunal de commerce pour reprendre le Sofitel Marara et le Sofitel Private Island, tous deux appartenant au groupe Grey. Cependant, cette décision a été infirmée par la Cour d’appel, qui estime que l’offre de la société américaine Arkan Hermes Centauri, liée à un conglomérat d’investisseurs du Moyen-Orient, n’a pas été suffisamment étudiée. Le tribunal de commerce devra donc réexaminer le dossier en septembre.

Le Sofitel Marara, un hôtel quatre étoiles situé sur l’île principale de Bora Bora, et le Sofitel Private Island, un hôtel cinq étoiles situé sur un motu voisin, faisaient tous deux partie du groupe de Frédérick Grey, qui a connu des difficultés pendant la crise de la Covid-19. Les deux établissements, fermés respectivement en 2019 et en mars 2020, n’avaient jamais rouvert et étaient en redressement judiciaire depuis 2022. Plusieurs repreneurs s’étaient manifestés auprès du tribunal, notamment le groupe Redcore qui a finalement retiré son offre, le groupe City, la société Arkan Hermes Centauri basée aux États-Unis mais dont les dirigeants sont principalement saoudiens, et le groupe Royal, propriétaire de l’hôtel Royal Bora Bora, un trois étoiles voisin du Sofitel Marara.

L’offre du groupe Royal a été retenue fin avril 2023 par le tribunal de commerce, principalement en raison de sa capacité à reprendre rapidement l’activité. Le groupe polynésien proposait d’intégrer les cinquante chambres du Sofitel Marara à son hôtel Royal Bora Bora situé à proximité, tandis que le Sofitel Private Island serait converti en un hôtel trois étoiles, avec quelques travaux de rénovation mais sans grand chantier ni recours à la défiscalisation. Sur le plan social, la reprise immédiate d’une vingtaine de salariés, puis à terme d’une cinquantaine sur les 64 employés des deux établissements, était proposée.

Cependant, ce choix a été remis en question à la fin du mois de juin. Le parquet a fait appel de la décision, estimant que certaines autres offres n’avaient pas été suffisamment étudiées. L’offre de la société Arkan Hermes Centauri était particulièrement visée, car elle était plus avantageuse financièrement (près d’un milliard de francs promis) et prévoyait la reprise complète du personnel des deux établissements. Le tribunal de commerce avait estimé que cette société, basée à Hawaï et liée à un conglomérat d’investisseurs du Moyen-Orient, ne fournissait pas suffisamment de garanties quant à ses capacités financières et à sa compétence en matière de gestion hôtelière. De plus, la société ne disposait pas de l’autorisation d’investissement du Pays. L’avocat polynésien d’Arkan a expliqué que certaines pièces justificativesavaient été transmises trop tardivement pour être prises en compte par le tribunal, mais qu’elles avaient été envoyées au parquet, ce qui a motivé cet appel.

Le tribunal de commerce devra donc réexaminer cette offre ainsi que celle du groupe Royal, si elle est maintenue, ainsi que les offres concurrentes, car la procédure recommence à zéro. Cela retardera la relance de l’activité de plusieurs mois, ce qui signifie un délai supplémentaire avant que les employés reprennent leur travail ou reçoivent des indemnités pour les autres. Certains craignent même que ces délais supplémentaires empêchent les deux établissements de Bora Bora, où les tour-opérateurs se plaignent du manque de chambres disponibles, d’être pleinement opérationnels pour la prochaine haute saison.

Il convient de noter qu’un autre ancien établissement du groupe Grey, le Tahiti Ia Ora Resort de Punaauia, attend également une décision concernant son sort cette semaine. La société Moana Nui, contrôlée par Yves Buhagiar, a déposé la seule offre valide pour l’achat des bâtiments, avec des obligations de reprise prioritaire du personnel licencié en cas de reprise de l’activité. La décision doit être annoncée par un juge-commissaire ce jeudi.

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